Au Maroc, la décision du ministre de la Santé et de la Protection sociale d'annuler les contrats de sécurité et de nettoyage dans les hôpitaux publics a suscité des réactions vives parmi les syndicats et les partis politiques. Cette mesure vise à améliorer la qualité des services et à garantir le respect du salaire minimum, mais elle soulève des questions concernant son impact sur les travailleurs du secteur privé de la sécurité.
Position des syndicats :
La Fédération démocratique du travail (CDT) a exprimé ses préoccupations concernant cette décision. Loubna Najib, secrétaire générale du syndicat, a souligné que bien que la mesure puisse présenter des avantages, notamment en ce qui concerne le respect du salaire minimum, elle pourrait également avoir des effets négatifs sur de nombreux agents de sécurité privés. Elle a noté que certains agents ne possèdent pas les qualifications requises, mais disposent d'une expérience pouvant atteindre dix ans. Le syndicat préconise une formation continue pour ces agents plutôt que de mettre fin à leurs contrats, avertissant que cette décision pourrait perturber l'équilibre social.
Nombre d'agents concernés :
Selon le syndicat, le nombre d'agents de sécurité privés au Maroc avoisine un million, avec des projections suggérant une augmentation possible à un million et demi. Cette estimation met en lumière l'ampleur de l'impact potentiel de la décision sur l'emploi dans ce secteur.
Réactions politiques :
Abdellah Bouano, président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), a critiqué la décision du ministre de la Santé. Il a suggéré que cette mesure vise à favoriser certaines entreprises pour l'obtention de contrats de sous-traitance dans les hôpitaux, en utilisant des justifications discutables. Il a également déploré l'annulation des contrats sans suivre les procédures légales appropriées, ce qui pourrait priver les institutions de santé de services essentiels et aggraver les conditions pour les patients et le personnel.
Assurances du ministère de la Santé :
Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a assuré que l'annulation des contrats existants vise à améliorer la qualité des services et à garantir le respect des droits des travailleurs. Le ministère a précisé que les nouveaux critères de sélection des prestataires de services incluront des garanties concernant le respect du salaire minimum et des conditions de travail décentes.
Conclusion :
La mise en œuvre de cette décision nécessitera une attention particulière pour équilibrer l'amélioration de la qualité des services de santé et la protection des emplois des agents de sécurité privés. Il est essentiel de garantir que les réformes n'entraînent pas de conséquences sociales négatives tout en assurant des services de santé efficaces et de qualité pour la population.